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07 Jul

à Marius

Publié par Marie-Cécile Martouzet  - Catégories :  #photos - Afrique - voyage

Un hommage, en peu de mots et quelques photographies - des vieilles diapos de piètre qualité - à Marius, mon presque jumeau, ami disparu, à son petit pays entre Tropique et Equateur, qu‘il m‘a présenté entre fierté et désolation, ouvert comme un grand livre d‘histoire, de géopolitique, de sorcellerie : le Bénin

Souvenirs pêle-mêle

Mots et images en désordre...

Résonnent encore le « bonne arrivée » lancé haut et fort par la famille réunie, pressée de rencontrer le « Yovo » que je suis, et cette phrase dite plus doucement, petite phrase naïve et cruelle, de la plus âgée des fillettes au regard enjôleur « je veux aller avec toi en France, car là-bas je deviendrai blanche et je deviendrai belle… ». Point l’envie de devenir riche, non , juste blanche, condition sine qua non à la beauté… La voici pourtant adorable, peut-être un peu trop maquillée pour l’occasion rare d’être photographiée

à Marius

Traversée du Sud au Nord - puis du Nord au Sud - des alternances de forêts et d’étendues desséchées parsemées de baobabs tortueux,

à Marius
à Marius
à Marius

ponctuées de villages de huttes de terre, ou villages béton et tôles ondulées.

à Marius
à Marius
à Marius
à Marius

un périple sur les routes de terre rouge, poussiéreuses ; des paysages, des visages et des regards, des rencontres…

à Marius
à Marius

Des images pêle-mêle

Traversée sous le soleil couchant, de la forêt claire de Parakou

à Marius
à Marius

et l’attente vespérale juchée sur un refuge si peu rassurant, de l'éventuel passage des éléphants à ce point d’eau presque unique en cette fin de saison sèche… attente récompensée : d'abord un grand pachyderme solitaire, rapidement rejoint par un troupeau

Feulements, grognements, piaillements nocturnes d’origines inconnues. Et froid, grand froid

à Marius
à Marius

Au Nord, le Parc national du Niger et la ville de Malanville, porte vers le Niger.

Les vautours surveillent...

à Marius

Le fleuve Niger , fleuve boueux dont les abords sont envahis de jacinthes d’eau d’un magnifique bleu et de nénuphars blancs, frontière entre les deux pays, traversé par un long pont sous haute surveillance militaire.

à Marius
à Marius
à Marius

C’est une zone marécageuse où divaguent les zébus

à Mariusà Marius

Culture et battage du riz côtoient les pêcheurs et leurs barques…

à Marius
à Marius
à Marius
à Marius
à Marius

Au Sud, quelques champs de coton

à Marius
à Marius

Le voyage en pirogue sur le lac de Nokoué, unique moyen de se rendre à la cité lacustre de Ganvié, riche en rencontre parmi les fleurs aquatiques.

à Marius
à Marius
à Marius

La plage immense et déserte de Grand Popo, à la frontière du Togo, seul lieu « touristique » entre mer et forêt, où les pirogues s'allongent sous les palmiers.

à Marius
à Marius
à Marius
à Marius

La rencontre à Allada, l’un des trois anciens royaumes du Dahomey, du roi, faisant office de magistrat, gérant - à sa façon - les conflits de voisinage, familiaux.
Rencontre mémorable, hors de ma culture et de mon temps…

Enfin, Ouidah, petit port d’où partaient les bateaux négriers pour Nantes
Ouidah et ses environs dont les murs suintent les sortilèges, la sorcellerie, plus qu’ailleurs. Juste des sensations tenaces, des impressions et des oppressions qui n’impriment pas la pellicule…


Aux alentours, des paysages d’eau et de verdure pour calmer les angoisses, paysages écrasés par le blanc du ciel lourd, saturés d’humidité

à Marius
à Marius
à Marius
à Marius

Quelques fleurs aussi, comme ces universels liserons ; quelques libellules !

à Mariusà Marius
à Mariusà Marius

Je n’ai pas de photos non plus de la misère dans chaque ville et de son cortège d’enfants quémandeurs, des désastres du paludisme et de la faim mais les images sont gravées dans ma mémoire

Souvenirs pêle-mêle...

Incomplets, estompés, de ces longues, très longues discutions à bâton rompu… à refaire le monde et la justice.

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H
Peut-être ébola aujourd'hui là-bas ? quelle chance d'avoir fait ce beau voyage !
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L
J'ai relu, j'ai revu, j'ai re-senti ........
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N
j'aime tout! intenses, voilées de temps et et d'espaces......
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L
plein accord avec toi.<br /> Je te souhaite une bien belle journée. <br /> amitiés d'yvan
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C
Cette ravissante petite fille n'a évidemment pas besoin d'être blanche pour être belle.<br /> Je trouve qu'il donne bien ton arbre à vautours. Ils étaient un peu en avance, cette année-là.<br /> Ouidah, le roi du Dahomey, les navires négriers, c'est tout comme dans la BD &quot;les passagers du vent&quot;, de Bourgeon.<br /> Moi j'aime bien les reportages de ma tata yovo.
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J
J'ai tout aimé, tout, avec le coeur serré. La belle enfance, et tout le reste. C'est un voyage pas seulement des yeux, mais avec tout le coeur, toute la pensée.
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V
Un petit coup là, au coeur, en ouvrant cette porte. Je ne m'attendais pas à ça, à ces réminiscences soudaines d'émotions, ce ressenti tellement juste. <br /> Et j'aime ces photos jaunies, on ne sait pas si c'est parce qu'elles ont vieilli ou bien si c'est la lumière de sable... Dans mon souvenir les miennes sont comme ça.<br /> Oui, cette petite fille aux paupières bleues jacinthe. Merci
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L
Il me semble que j'ai eu -j'aurais eu- quelque chose à te dire, quelle émotion à partager à chaque photo, à chaque fragment de texte. Et je ne sais plus !<br /> Parce que je suis revenue en arrière, j'ai relu, revu, et d'autres sentiments se sont juxtaposés aux émotions premières. Oui, les photos sont anciennes, certaines ont délavé leurs couleurs, mais ce n'est pas sans charme, et puis ce n'est pas l'essentiel ... Je pense que là-bas, tu as laissé quelque chose de bien plus fort. Il y a une intensité qui transperce, de l'humanité en filigrane. De l'impuissance aussi.<br /> Alors, à Marius ....... Et à cette si jolie petite fille, qui pensait que la beauté était blanche :-(
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À propos

Photographies-Macrophotographies.